Si un WE en décembre vous n’avez pas envie de tondre votre pelouse, tailler vot’ haie, ranger vot’ sous-sol (ou votre cartable), ... vous pouvez, par exemple, trouver le prétexte d’une course de 24 heures qui occupera une bonne partie de votre fin de semaine... c’est donc un peu par fainéantise, comme moi, qu’on peut se retrouver au départ d’une épreuve lors de laquelle il s’agira de parcourir le maximum de tours d’un kilomètre (... oui, bon, je sais Titeuff, tu me l’as assez rappelé...) en 24 heures, pas une minute de plus, pas une minute de moins !

J’arrive donc un peu en "amateur" quelques dizaines de minutes avant le départ et rapidement je m’aperçois que je suis un peu "décalé"... genre le touriste "sac à dos" qui débarque au milieu d’un voyage organisé... la plupart des coureurs sont déjà installés à leur table (eh oui, chacun dispose d’une table et d’un lit numérotés... faut l’savoir !) et ont étalés leurs impressionnants ravitos et leurs petites affaires perso... léger coup de stress dans le crâne spokien... comment vais-je bien pouvoir garnir ma table ??? Motx, gentiment, propose d’aller faire un p’tit tour à la supérette locale et elle me rapporte quelques bananes ( message pour Patou : là, au moins y’avait des bananes jusqu’au bout !), de l’eau gazeuse et qques barres de céréales... je me sens tout de suite un peu moins tout nu...

Le départ est donc donné à midi le samedi, on ne nous "libérera" pas avant le dimanche à la même heure... c’est comme ça... cette fois, je ne pourrai pas "meubler" mon récit avec de brillantes descriptions des paysages traversés, il faut donc que je trouve aut’chose à vous raconter... eh bien, pour résumer, un "24 h", ça fait avant tout mal "dans la tête", il faut réussir à se déconnecter tout en restant concentré sur son allure, ses ravitos, ses temps de pause... ne pas se laisser influencer par les allures très différentes entre les coureurs... c’est pas simple pour un petit cerveau comme le mien, hein Motivo... je t’enlève les mots de la bouche, naaan ???... je suis donc sans doute parti un peu vite (le marathon en un peu moins de 4 heures, les 50 kms en 4h45, les 100 kms en 10h30...)... logiquement, mon allure a donc baissé ensuite... et mon moral aussi... pas d’bol ça correspondait avec le milieu de la nuit, le plus mauvais moment, celui auquel on peut avoir très,très envie de quitter le circuit et de regagner ses pénates et son petit lit douillet... Sylvain avait pourtant bien essayé de me regonfler jusqu’à 1 heure du mat’ ! Mais ensuite... aïe, aïe, aïe...heureusement Motivo, réapparu entre 3 heures et 4 heures du mat’ pour son troisième relais, m’a un peu aidé lui aussi ! À 4 heures, voyant que je ne voulais pas ressortir d’la salle (naaaannnn !!! j’bougerai plus d’ici, j’te dis !!!!!), il me conseilla, en grand sage qu’il est , d’aller tester mon lit de camp numéroté... je pensais y rester 20 minutes, 1 heure 30 après j’y étais encore et si le méchant courant d’air dans lequel j’étais placé ne m’avait pas fait grelotter, j’y serais peut-être toujours ! Je me relève donc vers 5h30, l’ami Jeff arrive pour son parcours de 6 heures, une p’tite discussion et c’est reparti comme en 14 ! Mon compteur était bloqué à 141 kms, en un peu plus de 6 heures, je le ferai tourner jusqu’à 194 kms... le lever du jour, l’arrivée de nouveaux coureurs, Deo puis Motx et Mathilde, ma maman, mon papa m’aideront à terminer finalement à une assez bonne allure et à rester sur une impression positive... ça devait être une expérience unique mais finalement peut-être que l’an prochain... je ne tondrai pas ma pelouse non plus...

En tout cas, félicitations à Ploeren Endurance pour l’organisation très rigoureuse et conviviale à la fois de ces 24 heures ! J’espère que d’autres korrigans baldiviens (ou quelques "gazelles des bois" !) m’accompagneront là-bas l’an prochain !