Mais qu’est-ce qui pousse des coureurs à tourner autour d’un circuit bitumé de 864 m pendant 24h00 ? C’est la question que notre équipe s’est posée, ce 6 décembre 2008 à Ploeren. Pas facile de trouver 4 personnes motivées pour ce genre de relais. Finalement, j’ai réussi à recruter des coureurs de L’ACPB et un coureur de Port-Louis. Trois clubs sont donc représentés dans cette équipe composite.

12H00 : Départ d’Etienne, en compagnie du peloton des 24h00 individuels et équipes mélangés.Les équipes de Ploeren Endurance mettent la barre très haut en menant un train d’enfer à 14km/h de moyenne ! La stratégie de notre équipe est plus cool et infaillible : terminer dans les trois premiers (bon, c’est vrai, il n’y en a que trois...)
Tout le monde passe une haie d’honneur : les membres de Ploeren brandissent des torches enflammées. Joli spectacle ! (voir photos).
Le staff de Ploeren Endurance va veiller sur les coureurs pendant 24h00. .A chaque tour de 864 m, les fondus passent sur un tapis(rouge, bien sûr) déroulé dans une petite salle et activent le compteur à puce. C’est l’occasion de se ravitailler, éventuellement de s’écrouler sous l’œil bienveillant du médecin. Celui-ci me confie que ce n’est pas sur les 24h00 qu’il y a le plus d’accidents, par contre vu la température fraîche, il faut se méfier de l’hypothermie et des spasmes dûs au froid (surtout s’ils touchent la région des coronaires !).Aucun problème de santé important durant cette course. Merci Docteur, vous aussi vous avez réalisé vos 24h00.
Didier Cougoulat et ses 65 présidés ont prévu un dortoir collectif derrière un rideau pour les coureurs.L’organisation est Nickel et les 38 coureurs sont bichonnés.

16H00 : Etienne a déjà parcouru 54 tours soit 47,656 km. Quelle forme ! Ces quelques mètres devraient lui permettre de récupérer de son marathon de La Rochelle le week-end dernier...

16h20 : Déjà le temps fraîchit, notre premier relayeur se couvre et revêt son bonnet de nain de jardin. Il n’est pas le seul et le circuit commence à ressembler à un carnaval. Chacun y va de sa petite casquette isotherme en carbone kevlar, de son écharpe fluo à velcro... On s’en fout, le tout c’est d’avoir chaud et d’être bien.
Le temps passe et les km sont engrangés, les traits des visages se modifient petit à petit, il reste presque 20h00 de course.

18H00 :Etienne termine ses 6h00 d’affilée, il a fait environ 68km. Belle performance. Paul prend la suite pour 3h00.J’attends Jérôme qui doit arriver vers 20h00.

20H00 : Paul est dans son allure, il n’a pas l’air de se fatiguer.Je vais me reposer...

20h45 : Pas de Jérôme en vue,il travaillait aujourd’hui c’est déjà beau qu’il ait voulu participer à cette course. C’est pas grave, on va improviser.

21H00 : Je relaie Paul pour 1h00. Il s’est fait plaisir sur la dernière heure en accélérant et souffre de la cuisse. Le froid est vif. Je gère ma course pépère en essayant de ne pas faire monter le cœur.
Déjà 9h00 d’effort pour les “barjos”. Respect les gars !
Jérôme arrive vers les 21h45 et saute dans son cuissard de L’ACPB. Et un carnavalier de plus, un !

22H00 : Départ du jeune”qui n’en veut” de l’équipe. Ma parole, on dirait qu’il court les FOULEES DE PLUMELIAU le 1er MAI ! ( et paf...la pub). Très vite il se calme et se cale sur 5 minutes au tour soit environ 10km/h.

00H00 : A mon tour. Je m’élance dans la nuit glaciale. Sur le bitume, des cristaux de glace reflètent la lumière des réverbères. J’observe les “fadas” du 24h tourner toujours et encore. Les candidats du 12h00 ont démarré : 2 marcheuses et un coureurs. Deux vingtquatrheuriens marchent ensemble en discutant, ils continueront ainsi pendant des heures...Beaucoup de coureurs se soutiennent, s’encouragent, ralentissent pour faire un brin de causette avec d’autres surtout si on ne les connaît pas,ça sent l’entraide et la solidarité à plein nez.
Ma montre semble tourner au ralenti. 2H30. Il me reste donc...3h30 de course ! La vache ! J’ai déjà mal aux pattes. Je rejoins René et on discute 20 minutes.

3h00 du mat : la soupe aux pâtes concoctée par les bénévoles passe bien, merci à eux pour leur présence et leur soutien. Malgré ce ravitaillement bien adapté, les allures de course se font plus lentes, plus hésitantes, plus douloureuses. Chacun cherche au fond de soi la motivation pour continuer : Un pari ? Un défi à relever ? Une envie de se dépasser ?

6H00 : Paul repart pour 2h00. Sa cuisse le fait souffrir mais il gère en marchant le faux-plat à chaque tour. Il assure à fond et réussit à tenir jusqu’à 8h00, dans le froid du petit matin qui recouvre de givre les pare-brises des voitures malgré un soleil pâle qui ne parvient pas à réchauffer nos pauvres corps meurtris par les efforts consentis lors des heures précédentes ( si vous arrivez à répéter cette phrase 10 x sans respirer, vous êtes prêts pour les 24h !).

8h00 : Jérôme n’a pas réussi à dormir mais s’élance pour assurer deux heures de course. Il faut relancer la machine et c’est durrrrrrrrrr ! Néanmoins, on connaît le caractère pugnace de mister J. qui ne jette pas l’éponge et remplit honorablement son contrat.

10H00 : A mon tour. Curieusement, j’ai la patate et je réalise mon heure en accélérant progressivement, comme si je courais au TRO MANEGUEN de la MI-FEVRIER (et paf ...re pub !!!!). Il y a de plus en plus de monde sur le site. Le soleil se lève et il se met à faire chaud (au moins 10 °C !). Les organisateurs montent le volume de la sono. La quiétude poétique de la nuit se mue en une activité palpitante. La chaleur de l’astre suprême a réveillé peu à peu les fourmis que nous sommes (etc,etc...).

11H00 : Mister J. aura le privilège de finir ces 24h00. Les quelques crampes qui tétaniseront ses jeunes mollets n’auront pas raison de son mental de vainqueur.
Quant aux fondus du 24, c’est pas croyable. On me l’avait dit pourtant : ils accélèrent comme des fous ! Oui ! Ils courent comme des dératés. La preuve est là : quand on veut, on peut (même si certains peuvent plus que d’autres).
C’est “la foule” pour l’arrivée, beaucoup de gens sont venus pour voir l’arrivée et courir quelques kilomètres sur le circuit.

12H00 : arrivée entre deux haies de torches... magnifique !

À voir aussi sur le site : les photos de ces 24 heures

Remerciements à Didier Cougoulat et à son équipe de PLOEREN ENDURANCE pour leur gentillesse et leur accueil. N’hésitez pas à participer à leur épreuve bien organisée et conviviale.
Merci aux coureurs et marcheurs des trois épreuves pour leur bonne humeur et les discussions au clair de lune...
Bravo à Etienne, Paul et Jérôme qui ont formé une équipe quasiment “au pied levé” et assuré comme des bêtes (de course).

JF M CAG

les résultats de tous ces "fondus" sur YANOO.NET